jeudi 21 octobre 2010

I've been searching for a heart of gold and I'm getting old

Ou comment j'ai changé de vie


Vous devez vous demander (vous, mes 7 milliards de fans) comment se fait-ce que je ne poste plus ici. Je vous rassure, j'ai survécu aux grèves, mes doigts et mon cerveau fonctionnent aussi bien qu'avant (c'est à dire à 55% environ) et mon humour légendaire est intact. C'est juste que maintenant, j'ai une vie. Enfin, une vie plus chargée.

Cela fait maintenant 3 semaines que j'ai reprit la vie trépidante d'une post-lycéenne. Oui, OK, ça fait 3 ans que j'ai eu mon bac L mention AB avec 11,97 de moyenne, merci de remuer le couteau dans la plaie béante de ma vieillesse galopante *reprend sa respiration*. Ceci dit, mon école BTS, c'est plus proche du lycée que de la fac.

Déjà, mes journées sont hyper-chargées. J'ai presque toujours 8h de cours et encore, je ne me plains pas, la dispense d'espagnol m'enlève 4h30. Viva Espana ! Huhu. Le fait est que j'ai eu un peu de mal à me remettre dans le bain. Les chaises sont dures. Ça fait mal au dos d'écrire. Et au poignet aussi. En plus, en croisant les jambes, ça coupe la circulation et ça fait des fourmis qu'après quand tu te lèves, tu boîtes. Non et puis mon attention est limitée, faut dire ce qui est. Je peux me concentrer environ 10mn sur ce que dira le très intéressant prof de droit (...) et pouf ! Mon regard est attiré vers la tenue atypique de ma voisine de gauche.

Ensuite, les cours, ben, c'est des vrais cours de comme quand t'es en terminale. T'es 26 dans une petite classe, le prof est debout ou assit et il parle pendant que tu essaies, j'ai bien dit essaies, de comprendre et de pas regarder la minuscule pendule que tu voies pas très bien parce qu'il y a bien une habitude que tu n'as pas perdu, c'est t'asseoir au fond (mes phrases sont looongues aujourd'hui, on dirait du Proust. Big up, Culture G !). Et puis tout n'est pas très simple. Y'a qu'à voir les intitulés : Gestion, économie, droit, marketing. Des gros mots. C'est comme à l'école, j'ai déja mes bêtes noires et d'autres que j'aime d'amour parce que je peux montrer que je comprends. Exemple, l'italien, l'anglais, l'histoire de l'art et la géographie. Par contre, tu me trouvera entrain de regarder les mouches quand on nous parlera de droite de budget. Une vraie littéraire.

Heureusement, la plupart des profs sont très amusants avec un humour frisant la blague Carambar, bien qu'il y en ait d'autre qui soit très pédants, genre : "A la fac, mon prof de Droit m'a demandé d'aller dans sa voiture chercher la Constitution anglaise. Mais j'ai dit "Ah non ! Parce qu'elle n'existe pas ! " Ahah" Oui, ahah...

Voilà, ma nouvelle vie, c'est ça : courir pour ne pas louper le bus, courir pour prendre le métro, m'asseoir et écouter, manger, boire, rigoler, courir pour ne pas louper le métro et le bus, rêvasser devant mon improbable-futur-copain-sosie-de-Richard-Armitage, rentrer chez ouam, manger, dormir... Sans rire, j'adore.

vendredi 8 octobre 2010

The trouble is that you're in love with someone else... It should be me !

Ou comment j'ai vécu un concert d'Interpol


Interpol, je connais depuis…. Pfiou, tout ça ! Le clip d’ "Evil", je le regardais quand j’étais ado, sur MTV2 et il me filait des frissons tout partout. Et, allez savoir pourquoi, cette chanson est devenue l’hymne de mes vacances à Londres en 2007. Camille en témoignera, je l’ai assez saoulé à chanter partout (et quand je dis partout, c’est n’importe où, n’importe quand) "Rose-Maryyyy, Heaven restores you in liiife". Alors quand j’ai apprit qu’ils passaient par Toulouse, je ne pouvais que me trouver un cobaye et y aller. Solène a été toute désignée puisqu’elle ne m’avait encore jamais vu à l’œuvre dans ma fanattitude. La pauvre.

Pour une fois, je n’ai pas eu à arriver 3h à l’avance ni à ruser comme une sioux en jouant des coudes et des cheveux pour me retrouver devant la scène. Même en affichant complet et en étant connu mondialement, Interpol génère des fans que j’ai plaisir à croire socialement évolués, vu comme ils forment une jolie file, ne crient pas et ne grillent pas les places. C’est ainsi que Solène et moi, nous nous retrouvons au 2ème rang, pile poil devant le micro central.

Les hommes d’Interpol aiment se faire désirer. Mais le talent peut attendre, non ? L’excitation est palpable dès que quelqu’un entre sur scène, même si c’est qu’un roadie qui vient tester la guitare et qui se prend pour Brian May. Enfin, avec presque 1h de retard, ils arrivent. Enfin, ce qu’on voit surtout arriver, Solène et moi, c’est Paul Banks, le chanteur/guitariste. Nous échangeons un regard de connivence et on ne peut s’empêcher d’ouvrir la bouche de béatitude et de pouffer comme les éternelles ados que nous sommes. Oui, parce que Paul, on l’a déjà vu dans les clips, il est beau gosse. Mais en vrai, en chair et os, il joue dans une catégorie au-dessus. Non, pas sublime, encore mieux… C’est un demi-dieu, en quelque sorte. Mais nous nous étendrons là-dessus plus tard, pour l’instant, le concert commence.

Et pour bien débuter, voilà une chanson du dernier album. Nous sommes émerveillées : la voix grave de Paul est égale à celle des disques, les accords de Daniel Kessler sont les mêmes (il est trop bien fringué en plus - mais ça n'a rien à voir avec la guitare, si ?) et tout s’imbrique naturellement… La sobriété est de mise, la mélancolie flotte avant d’éclater et de nous asperger de crissement de guitare plus violents, presque furieux. On pourrait presque toucher tous les sentiments. Ouais, c’est ça, les sentiments transpirent de chaque mot de Paul, de chaque coup sur la basse, de chaque nappe de claviers. Les chansons se suivent et ne se ressemblent pas. Paul sourit en nous entendant applaudir comme des malades, à s’écorcher les mains tellement c’est bien, on en veut encore, allez, on repart ! Des « merci, merci bien » timides et revoilà des nouveaux titres mélangés aux anciens : "Say hello to the angels" , "Rest my chemistry" , "Mammoth" , "Summer well".

Je n’ai qu’une peur, qu’ils oublient MA chanson. Mais les premières notes si reconnaissables d’"Evil" se font entendre et je perds pieds en hurlant/chantant MON mantra : "Rose-Mary… ". Le reste suit comme dans un rêve. On a envie de fermer les yeux et de se laisser porter. Or, si on ferme les yeux, on verra plus Paul, sa chemise à carreaux noir et blanc, sa petite moustache, ses grains de beauté, son truc qu’il passe devant la guitare et qui fait « ouiiinn ouiiinnn » mais en mieux… La fille à côté de moi est du genre mégahypersuperfan, on dirait moi si j’avais pu un jour assister à un concert des Clash (je ne sais pas si vous imaginez le degré de groupittude) et elle a droit à un sourire du chanteur. Connasse. Solène a peur aussi de ne pas avoir SA chanson à elle mais "C’Mere" arrive enfin ! Puis ça y est, c’est la fin. Paul nous présente les nouveaux venus et en français s’il vous plaît ! Le bassiste Dave Pajo, très extatique et mutiquement asiatique (ça c’est moi qui le dit) et Farmer Dave, l’homme aux… Il nous fait le signe de quelqu’un au piano, le pauvre, il ne sait pas comment on dit (je suis totally open pour les cours de french, si tu want, Paul). Nous crions donc le mot « claviers » et il sourit de plus belle, de quoi faire évanouir la plus nonne d’entre nous. Ils partent, nous laissant seuls et désemparés, pour mieux revenir avec 3 autres chansons et finir sur « Slow Hands » que je demandais avidement et qui fait danser la foule. Un dernier au revoir, des gens qui se jettent comme des fous sur les set-lits et les médiators et voilà, plus d’Interpol. Retour à la vie réelle. 1h30 de rêve, c’est déjà pas mal.

Le seul point négatif que j’en retire ? Avoir apprit le lendemain que Paul sortait avec une ex top-model. Mais bon, ça fait pas vraiment partie du concert, si ?